Le baccalauréat professionnel a beau avoir 30 ans cette année, force est de constater qu’il est encore trop peu connu et surtout reconnu. Pour redonner ses lettres de noblesse à ce diplôme, le lycée polyvalent Danton a organisé aujourd’hui une journée portes ouvertes, entre visites, tables rondes et Olympiades. L’occasion de mettre en lumière la richesse et les atouts de ses pôles de formation fréquentés cette année par plus de 400 élèves.
Une « bouée de sauvetage », c’est le terme employé par Suzy pour qualifier le bac pro secrétariat qu’elle a passé il y a 17 ans au lycée polyvalent Danton. « J’étais un peu paumée en sortant du collège. Au départ, c’était un peu à contre-cœur que je suis entrée dans ce lycée mais c’est là finalement que j’ai trouvé ma voie, et même mon mari ! », confie l’ancienne élève, aujourd’hui secrétaire comptable.
« Des profs formidables m’ont permis de reprendre les bases, de me remettre au niveau. Ils m’ont aidé à devenir adulte. J’ai obtenu mon diplôme avec la mention très bien et suis partie ensuite sur un BTS. »
Un parcours méritant qui est loin d’être un cas unique à Danton. Comme Suzy, plusieurs anciens élèves sont d’ailleurs revenus au lycée aujourd’hui pour raconter leurs parcours et mettre en avant les atouts du bac pro, sésame qui leur a ouvert les portes de leur avenir professionnel.
Ils sont cette année à Danton 414 élèves en section d’enseignement professionnel ou au CFA: 70 élèves fréquentent les classes de CAP, 227 sont en BEP et 118 terminales en bac pro. Ce sont des bacheliers des secteurs tertiaire, sanitaire et social, de la mode et de l’hygiène, propriété et stérilisation qui sortent de ces formations, prêts à poursuivre leurs études ou à entrer dans la vie active.
« Diplomant et qualifiant », a rappelé Emmanuelle Bedou, proviseur adjoint, le bac pro n’est pas considéré à sa juste valeur. « Il souffre encore trop souvent de la comparaison avec les baccalauréats généraux et technologiques », a pour sa part estimé la conseillère municipale Marie-Josée Jacquet. Il n’a pourtant pas à rougir de ses résultats: « On a 80% de réussite au bac et 60% des élèves intègrent directement le marché du travail« , souligne la proviseur adjoint en pointant la motivation des enseignants, le mérite des élèves et la sérénité d’un établissement où « il fait bon vivre ». Ce dont les visiteurs, familles et professionnels, ont pu se rendre compte par eux-mêmes lors de la visite des différents pôles de formation menée par les secondes pro gestion et communication.
L’occasion de voir notamment à l’œuvre les élèves en bac pro accompagnement soins et services à la personne (ASSP), futurs professionnels exerçant leurs fonctions auprès de familles, d’enfants et personnes âgées dépendantes à domicile ou en structure. « C’est une voie qui, sur la bassin de Brive où la population est vieillissante, a énormément de débouchés« , a souligné Emmanuelle Bedou.
Dans le groupe, il y a Clémentine. Elle arrive d’une 3e à Jean Moulin où elle suivait l’option des jeunes pompiers volontaires et avait un excellent niveau scolaire. Les portes de l’enseignement général lui étaient grandes ouvertes mais elle a tenu à rejoindre cette formation à Danton. « C’est là qu’on mesure toute l’importance des dispositifs d’immersion pour les 3e qui ne savent pas ce qu’ils veulent faire », explique Danielle Stenger, inspectrice de l’Education nationale chargée de l’information et de l’orientation. « Ils favorisent des orientations positives et non par défaut et donnent sens aux études. » Et l’inspectrice de terminer: « La voie professionnelle peut aussi être un choix délibéré ».