Lire le roman de Georges Coulonges, L'été du grand bonheur

L'été du grand bonheur, Georges Coulonges,

Presses de la Cité, 2000.

http://www.decitre.fr/livres/l-ete-du-grand-bonheur-9782258052390.html

Biographie de Georges Coulonges

Georges Coulonges (1923-2003), écrivain et scénariste français, fut d'abord auteur pour les plus grands chanteurs francophones comme Jean Ferrat ou Nana Mouskouri. Pendant la Deuxième Guerre mondiale, il est résistant. Il sera membre du Parti communiste français de 1964 à 1971. Il est comédien après la guerre. Il entre ensuite à la radio et devient producteur d'émissions de variétés radiodiffusées. En 1956, il commence à écrire des chansons dont l'une Potemkine sera censurée par l'ORTF.

http://www.dailymotion.com/video/xclcgm_jean-ferrat-potemkine_music

Présentation de L'été du grand bonheur

1936. Les congés payés ! Pour la première fois de leur vie, des millions de Français partent en vacances ! Dans la joyeuse ambiance d'une auberge de jeunesse, Loulette rencontre Benoîte. Tout sépare la fille du chômeur toulousain de la riche héritière fuyant, sous une fausse identité, les contraintes de son milieu social. L'amitié naît pourtant, créatrice d'aventures, d'affrontements, de contradictions qui pourraient bien être celles de l'époque : au bonheur de la plage et des marches en forêt se mêlent les angoisses du chômage, du fascisme montant, de la guerre qui se prépare. A la peinture pudique d'une adolescente s'éveillant au plaisir, le roman ajoute le tableau le plus authentique, le plus coloré d'un temps dont il nous révèle bien des traits. C'est l'art de Coulonges d'associer fiction et réalité. Sourire et larmes. Il est capable de nous émouvoir et, dans le même temps, de nous faire chanter avec ses héros : " Tout va très bien, madame la Marquise ".

Extrait - Le faubourg Marengo à Toulouse

"Un faubourg, c'est une ville qui habite la campagne. Ainsi était à Toulouse, le faubourg Marengo. Ville vraiment parce que, entre de plates habitations, s'étaient bâties quelques maisons à étages dont certaines, longues, hautes, montraient à leurs fenêtres les visages de vingt ou vingt-cinq familles, les chaussettes et les tabliers, les culottes et les jupettes de ribambelles de mouflets [des enfants], campagne parce que, entre ces maisons, fleurissaient des potagers, subsistait une étable en paillebard [en argile mêlée de paille] dans laquelle entrait un chemin bouseux. Là-haut, sur le versant de Jolimont, chantonnait une source que la tradition, qui a bon goût, avait baptisée "la fontaine d'amour": seraient toujours amoureux ceux qui, éternellement, boiraient son eau. Ville surtout parce que, en son ouest, le faubourg Marengo arrêtait ses rues de terre et de pavés de Garonne devant le tracé rectiligne de la gare Matabiau; des voies du chemin de fer; du canal du midi somnolent sous ses éternels platanes."